Né le 11 mars 1959 à Paris, Éric Stalner entame sa carrière BD avec son frère aîné Jean-Marc en démarrant chez Glénat, dès 1989, la trilogie « Les Poux » (scénario Christian Mouquet). Usant d’un pseudo commun, les Stalner vont multiplier les ouvrages – l’un dessinant, l’autre encrant – au cours des années 90. Ainsi s’enchaîneront : « Le Boche » (l’histoire d’un « malgré nous » s’étalant durant 6 tomes de 1990 à 1995, scénario Daniel Bardet) ; le fabuleux parcours du gamin parisien « Fabien M. » où les Stalner signent leur tout premier scénario (5 tomes publiés de 1993 à 1996) ; divers travaux de commande comme « Nordman » (scénario Bardet, 1996) ; la très virile série écossaise « Malheig » (un récit fantastique parus en 4 tomes entre 1996 et 1998) ; l’excellente saga « Le Fer et le Feu » (4 tomes de 1998 à 2001) qu’Éric achèvera seul. Les Stalner se séparent au cours de sa réalisation, chacun faisant alors de nouvelles rencontres professionnelles… Avec le meilleur coloriste de la profession qu’il est le premier à créditer en couverture – à savoir Jean-Jacques Chagnaud – Éric Stalner imagine « Le Roman de Malemort » (6 tomes de 1999 à 2004), un récit vampirique de haute volée qui lui permet de développer son goût pour les belles architectures gothiques, les forêts inexpugnables et les jolies demoiselles… Puis vient la rencontre avec un kinésithérapeute pas comme les autres, Pierre Boisserie, avec qui notre dessinateur sympathise. Rapidement, les deux hommes s’entendent pour créer une nouvelle série : « La Croix de Cazenac » est née ! Cette saga mêlant espionnage et chamanisme se développe sur dix chapitres proposés de 1999 à 2008 par Dargaud. Parallèlement, Éric Stalner, décidément infatigable, participe en 2000 au T.2 du best-seller de Didier Convard « Le Triangle Secret », crée avec Laurent Moënard le dynamique diptyque « Blues 46 », un trépidant polar se déroulant dans le sud-ouest de la France si cher à l’auteur (2004 et 2005), et signe le sublime « Ange-Marie » en couleurs directes, coécrit avec Aude Ettori, jeune Corse à la plume poétique (one-shot paru chez Aire Libre en 2005). En 2006, Stalner se fait plaisir en développant « La Liste 66 », un road-movie d’espionnage se déroulant dans l’Amérique des années 60 (4 tomes parus sur 5). Le rythme s’accélère encore dès 2007 avec le lancement de la saga à auteurs multiples « Voyageur », une ambitieuse fresque spatio-temporelle disposant d’un générique de choix : Boisserie et Stalner bien sûr, mais aussi Marc Bourgne, Lucien Rollin, Siro, Éric Lambert, Éric Liberge et Juanjo Guarnido (13 tomes publiés entre 2007 et 2011). En compagnie d’Éric Lambert, Boisserie et Stalner s’enthousiasment pour l’histoire de Cuba et des producteurs de havanes, ces cigares qu’affectionnent les auteurs et leur éditeur Jacques Glénat. La série « Flor de Luna » compte pour le moment trois tomes parus depuis 2007. Puis viennent de nouvelles créations chez 12 bis : « Ils étaient dix », une aventure historique narrant la vengeance d’un homme dans la campagne moscovite, l’adaptation réussie du roman « Loup » de Nicolas Vanier en compagnie de Boisserie. Enfin, l’auteur travaille aujourd’hui à de nouveaux projets. Citons « La Zone », une nouvelle série réalisée en solo mettant en scène un monde futuriste victime d’un virus foudroyant ayant décimé 95 % de la population… Malgré un rythme de production impressionnant, Éric Stalner crée des planches riches et savamment construites, où son élégant dessin réaliste fait toujours mouche et enchante ses lecteurs… Indéniablement, il est l’un des chefs de file de la bande dessinée classique d’aujourd’hui.
Info festival 2024 :
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Source : Bédéthèque